De KURT EKMANN à JEAN BURNOTTE

Introduction et historique

La fibrolyse diacutanée est une méthode de traitement des algies de l’appareil locomoteur, apparue dans le domaine de la kinésithérapie dans les années 70.
L’initiateur de cette approche est un kinésithérapeute suédois du nom de Kurt Ekman.

Kurt Ekman a longtemps travaillé à Londres dans le service du docteur Cyriax, où il pratiquait la technique connue sous le nom de « massage transverse profond ».  Dans sa pratique clinique, il s’est rapidement rendu compte, que ses doigts, trop gros, ne lui
permettaient pas d’atteindre des localisations anatomiques fines, précises et
profondes.  Il eut donc l’idée, d’utiliser dans le cadre de sa technique de massage, des instruments lui permettant de passer, en invaginant la peau, sous les tendons et, entre les plans de glissement tissulaires profonds. A l’époque, il s’agissaient de crayons en bois munis d’une petite boule, de petits instruments en corne ou en écaille de tortue (matériel dans lequel on faisait des peignes).

Nous sommes donc en présence, d’une méthode de traitement parfaitement empirique, née sur le terrain de la clinique et de la consultation.  Elle est gouvernée par une idée, découlant de la perception manuelle, selon laquelle, la douleur de type inflammatoire, perçue dans les tissus, est liée à la présence de corpuscules irritatifs et adhérents palpables ; que Kurt Ekman a nommé corpuscules fibreux.

Une autre de ses convictions perceptives, est que les symptômes de perte de mobilité présentés par le patient, sont liés à une restriction de mouvements inter-tissulaires provoquée, selon lui, par des mini-adhérences, consécutives à des micro-traumatismes dans ces tissus.

Sa pratique quotidienne consistait donc, en une approche mécanique de mobilisation tissulaire précise et localisée visant à améliorer la mobilité inter-structurelle et à faire disparaître des adhérences ; ou à rendre inoffensifs d’éventuels corpuscules irritatifs.

Les excellents résultats observés cliniquement, confortent Kurt Ekman dans ses conceptions thérapeutiques mécanistes de base. Il a alors développé, une instrumentation visant à traiter tous les endroits du système locomoteur. Le principal inconvénient rencontré dans son approche est la douleur perçue par le patient lors du
traitement.  C’est pourquoi il a décidé, de modifier ces instruments en bois et en
corne, pour créer les crochets en acier inoxydables encore utilisés aujourd’hui.

Pour diminuer l’algie induite par l’instrument, il a eu l’idée de terminer les crochets par une spatule permettant de réduire la pression appliquée sur les tissus. D’autre part, diverses courbures doivent permettre d’atteindre les structures mécaniques contributives du symptôme à différentes profondeurs avec un minimum de tension et donc une sensibilité particulièrement réduite.

La méthode est donc complètement indolore
excepté aux endroits où s’est développée une réaction inflammatoire.

Au fil des ans et de sa pratique, auprès d’une patientelle toujours croissante,  Kurt Ekman a acquis une réputation internationale, en particulier auprès de grands sportifs. Il parcoure les capitales européennes pour y donner des consultations ponctuelles.  C’est dans ce cadre que je l’ ai rencontré dans les années quatre
vingt,  par l’intermédiaire d’un illustre patient qui s’était fait traiter à Biot, sur la Côte
d’Azur, pour un golf « elbow », avec un résultat plus que probant.

Après avoir suivi plusieurs années consécutives ses cours,  Kurt Ekman s’est attaché à me transmettre son expérience en travaillant ensemble en mon cabinet de consultation sur mes patients les plus difficiles.

C’est ainsi par exemple, que nous avons pu résoudre très rapidement,  les problèmes de « selle cycliste » que présentait notre champion national, suite à une chute à Blois pendant le Tour de France.  Tout ceci, m’a transformé en un adepte convaincu de la technique de fibrolyse diacutanée.

Après cette fructueuse transmission,  Kurt Ekman alors en fin de vie, m’ a désigné comme héritier de sa méthode afin de la transmettre et de promouvoir son enseignement pour le plus grand bien de nos patients.

Dès lors, j’ai constitué en 1984, un groupe d’ enseignement et de recherche en fibrolyse diacutanée,  le GERFD, et déposé ensuite la marque de la technique pour en promouvoir la divulgation conformément aux vœux d’ Ekman.   Au sein de cette structure animée en duo par P. Duby D.O. et J. Burnotte D.O., plusieurs confrères ont apporté le fruit de leurs connaissances et personnalités,  dont en particulier,  F. Lafosse D.O.,  M. Vésely D.O.,  Ana Bengoétxea Arese Ph.D.… Une longue collaboration, très complémentaire dans l’ enseignement, s’est développée jusqu’en 2004, entre P. Duby qui y apportait sa spécificité d’anatomiste, et moi-même qui y apportait ma vision bio-mécanique et clinique. De nombreux élèves ont également participé, dans le cadre de leur travail de fin d’étude, à des recherches scientifiques destinées à comprendre ou à étayer les résultats cliniques observés grâce à la fibrolyse diacutanée.( cfr. Bibliographie)

Les vingt années d’expériences cliniques dans l’utilisation de la technique d’ Ekman d’une part, les nombreuses formations et rencontres professionnelles à tous les niveaux et dans tous les domaines d’autre part,  m’ont permis d’ élaborer un
concept diagnostique, que je nomme :  « Diagnostique Fascio-Myo-Neural Global »  et qui utilise, notamment la fibrolyse diacutanée comme technique thérapeutique.

Historique

Kinésithérapeute
Suédois qui travaille dans le service du Dr. Cyriax à Londres dans les années 70

  • Initié à la méthode du massage transversal profond.
  • Comprend les limites manuelles de cette pratique auxquelles il pâlie par la création d’une instrumentation spécifique.
  • Propose un modèle explicatif mécaniste de son approche, basé sur :

1. le concept d’ irritation tissulaire lié à la présence de corpuscule fibreux.

2. le concept de restriction de mobilité tissulaire lié à des adhérences inter structurelle.

  • Débute les premières formations de fibrolyse diacutanée en Belgique dans les année 1980